Le journal d'un remplaçant

Que nous dit cette bande-dessinée bien faite, de Martin Vidberg (auteur du site Everland - dans les liens ci-contre - et auteur de la bannière de mon pied de page) 
bande dessinée racontant sincèrement une expérience de professeur des écoles "remplaçant" ?

Elle nous dit que les adultes sont de grands enfants, 
et que les professeurs des écoles souhaitent rester à l'école (qu'ils ont aimé ou aiment encore) 
à la fois pour transmettre ce qu'ils ont reçu et pour continuer à apprendre dans ce lieu particulier.









Mais est-ce un hasard si cette grande "maison" Education Nationale, cette "maman", se prononce ... "mouton"  ?


Les adultes sont infantilisés, soumis à une hiérarchie, des cadres, des programmes, des comptes à rendre, du flou, des contradictions...




...Pourtant ils essaient de bien faire - en conscience - leur travail, dans le respect des petites personnes qui leur sont confiées...

...Au contact de drames humains, qui ne doivent pas les empécher d'enseigner...

...Avec humilité ,
avec la satisfaction de petites victoires...




Cette bande dessinée nous dit que l'éducation nationale ne craint pas de répéter les traumatismes :

-  traumatisme Pour les instituteurs,
parachutés, sans information sur le fonctionnement du lieu où ils arrivent, 
ni formation spécifique, alors que le milieu spécialisé où on les nomme le mériterait, 
laissés à eux-même, à leur seule bonne volonté, dans la double contrainte d'instruire et d'accepter de faire autre chose qu'instruire.

L'Education Nationale , mère pas "suffisamment bonne", ne sait pas que contenir et soutenir efficacement les enseignants (organisation, repères, anticipation, mise en confiance, tutorat ou travail d'équipe, valorisation...) pourrait  aider ceux-ci à aider leurs élèves .
D'ailleurs, l'enseignant "suffisamment bon" s'emploie à proposer un cadre sécurisant (emploi du temps régulier par exemple) pour ses élèves , car il sait que c'est un préalable aux appentissages.

- traumatisme Pour les enfants en difficulté, à qui l'on ne propose que des "remplaçants" , c'est-à-dire aucune stabilité . 
A qui on laisse penser qu'ils ne peuvent intéresser personne parce qu"ils sont trop nuls , ou qu'ils détruisent les personnes qui s'occupent d'eux parce qu'ils sont trop violents,  ou qu'ils sont condamnés à être toujours rejetés (confirmation de ce que leur histoire familiale leur a appris).




De la même façon que l'instituteur , rendu soucieux par un ennui familial, a du mal à continuer à s'investir pleinement et calmement dans son travail, de la même façon les enfants, confrontés à des carences ou des violences familiales, ont des difficultés à investir les matières scolaires. 
De la même façon maître et élèves se sentent abandonnés (isolés) ou culpabilisés de ne pas réussir, avec une image dévalorisée d'eux-mêmes.

Heureusement, de la même façon, ils peuvent éprouver des moments partagés de plaisir, de solidarité, de découvertes...parce que chacun y met du sien et fait ce qu'il peut avec les moyens du bord. Chacun pleinement engagé dans une relation humaine.

Comments

[calbo]

Tiens, je savais pas que c'était une bd... je connaissais les dessins, parce que, avant, c'était dans les premiers résultats, quand on cherchait "patate" sur google image...Maintenant c'est simplement en bas de la 2è page...

[ours]

bin moi elle me dit rien because... je l'a pas lute....elle est planquée houhouhouhou

[Rêve]

il suffit de demander, je te la prête