de la blonde en Ferrari à la brune coupée sport
Donc, alors que je me prenais pour Laurence Ferrari du fait de ma courbe d'audience fort en
baisse, je décidais de mettre fin à ma philosophie du "No Sport", afin de prendre mes courbes en main (on n'est jamais mieux
servie que par soi-même).
Je me suis inscrite à la gymnastique douce.
Et là j'ai découvert un monde insoupçonné:
Dans ce monde, pas de Julie ou d'Aurélie et autre Adeline en ballade.
Pas non plus de Vanessa, Claudia ou Laetitia.
Non.
Des prénoms qui sentent bon la France des années cinquante : Christiane, Liliane, Irene, Evelyne, Charlotte, Danielle...
Dans ces lieux anti-dérapants, nulle jambière, nul justaucorps, nul débardeur, ni cheveux longs, ni couleurs fluo.
Non.
Des joggings marine ou noir ou blanc ou rose tendre.
Des cheveux courts aux délicates nuances de gris.
Quelques lunettes.
Dans ces mouvements, pas de victorieuse agitation, pas de sourire éclatant au rythme endiablé de l'aérobic, pas de masque lisse aux lèvres purpurines, ni de souffles torrides.
Non.
Ici, les visages sont graves et sobres, sans fard, les gestes mesurés et les raideurs cervicales.
Ici on ne souffre pas pour être belle, mais pour éloigner les attaques du temps et dérouiller les membres.
Pour seulement conserver de la mobilité, de la souplesse, un peu d'endurance et d'équilibre.
On se dépense un peu pour travailler mieux.
Si j'étais scénariste j'en ferais un petit film, entre "Vénus beauté" et "Space cow-boy" (avec les versions féminines de Clint Eastwood, Jean Rochefort "à ma guise" et Jean Gabin - tatoué et
singe en hiver-...)