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"Récit d'un branleur", Samuel Benchetrit

6 Mai 2009, 11:51am

Publié par Rêve

Moins léger et séduisant que les "chroniques (1) de l'asphalte", ce récit recèle cependant quelques jolis passages.

C'est une sorte d'autoportrait acide d'un type qui a la nostalgie de ce qu'il n'a pas vécu et qui "se fourre dans l'inutile". D'ailleurs même des choses utiles il s'en sert pas. Un type, avec peu d'estime pour lui-même, qui survit (qui ne veut pas mourir) plus qu'il ne vit, en allant toute la journée au cinéma. Un type tellement neutre que tout le monde se confie à lui et qu'il peut ouvrir un "bureau des plaintes". Un type qui vit une histoire d'amour impossible avec son double féminin, Marie, silencieuse, précise et violente.

Ce livre laisse une trace mélancolique de pertes, d'échecs et de regrets.



EXTRAITS:

" Ces types-là, ils vous voient comme deux oreille géantes mises au monde pour n'entendre que de longues plaintes.
Et moi, avec mes deux oreilles géantes et ma lâcheté naturelle, j'étais bien trop faux-cul pour lui dire que j'en avais rien à cirer de sa fin du monde."


" En repensant à mon rêve je le trouvais ridicule. Et je me dis
que j'étais aussi con dans mes rêves que dans la vie. Et que ça m'aurait bien arrangé d'être un génie dans mes rêves. Que ça m'aurait reposé de ma connerie éveillée."


" J'avais fixé des honoraires selon la longueur des lamentations. Je ne résolvais aucun problème. Je ne parlais même pas. Je me contentais juste de faire mon métier : fermer ma gueule."


" A la télé, un gars qui venait de gagner plus de cinquante millions de francs à une super-cagnotte disait qu'il était content mais que ça ne devait pas lui faire perdre la tête. (...)qu'il continuerait de bosser autant et pareil qu'avant.
Fallait vraiment être con pour penser comme ça. Moi la boule je la perdrais complètement. Je ferais comme avant. Je continuerais de rien foutre mais avec mes cinquante patates.(...) Si je devenais millionnaire d'une façon aussi cynique, je serais odieux.(...) Je ne garderais rien et ne ferais rien fructifier. Je claquerais, un point c'est tout."


"Je ne pouvais pas supporter l'idée de la souffrance. Je ne voulais pas avoir mal. Toute ma vie durant je m'étais efforcé de ne rien faire pour ne pas endurer."


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C
"Silencieuse, précise et violente"J'ai du mal à saisir la description...
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R
Faut lire le chapitre qui l'évoque